LE COMMERCE EQUITABLE

Publié le par azl

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Arpentant, les ruelles de Boubeker avec un baluchon solidement amarré à son dos.
Un baluchon qui cache les trésors des mille et une nuit.
Elle procurait la joie dans ce mythique village de nos mères et celle des femmes nouvellement mariées.

Nulle autorisation pour pénétrer dans nos maisons, elle avait un droit absolu d’accès à toutes les demeures.

Souvent femme costaud doteè d'un fort caractère, personne ne se risquait à lui barrer un quelconque chemin.

Encore petit, j’assistais à une scène avec un cérémonial, précis, minutieux et à la limite du rituel.


La dame au baluchon s‘assied en tailleur faisant face à la maîtresse de maison.

Le baluchon s’entrouvrit pour laisser apparaître , des tissus de toutes sortes , des Blouzas (robes) de toutes les couleurs et couvertes des broderies des plus fines et des plus raffinées.

Les négociations pouvaient démarrer maintenant que tout était exposé au vu de la maîtresse des lieux.

C’est étonnant, cette scène, je l’avais déjà vue, dans un film Western, peut être" la Conquête de l’Ouest".
On y voyait un trappeur assis en tailleur en face du chef de la tribu Indienne entrain de faire du troc.

Le trappeur exhibant des objets en pacotille, tentant de les échanger contre des objets de l’artisanat Indienne.

Autour d’un calumet de la paix répandant une fumée envahissante et enivrante.

Aujourd’hui la même scène se déroule devant mes yeux, le calumet de la paix est remplacé par un verre de thé qui répand également une fumée sortant d’une théière qui embaume.

Faute d’argent, la négociation entre les deux femmes à Boubeker se terminait aussi en troc.
Un ustensile de maison contre un tissu ou une robe.

Les tractations et les échanges une fois terminés, la dame refermait son baluchon et allait frapper chez le voisin.
Nos mamans revenaient à leur occupation.

Elles venaient de vivre, un intermède qui aura égayé leur journée.
Une mi- temps pour rompre avec la monotonie quotidienne.
Un moment qu’elles appréciaient, ce moment leur appartenait.
Ce laps de temps était leur jardin secret.
Nul n’avait le droit ou ne pouvait prendre le droit de leur interdire.

Oui, A’ DALALLA, une femme extraordinaire et une commerçante ambulante.
Encore une profession en voie de disparition.




Publié dans FIGURES EMBLEMATIQUES

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Y
oui je me rappelle de ces dames
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