de Boubeker à Fleury-devant- Douaumont

Publié le par azl

Fidèle à une tradition héritée de sidi Boubeker Zellidja, je me précipite tous les ans à pareille époque pour une marche à travers champs, foret et rivages.
Un objectif principal me guide : me replonger dans les souvenirs de mon enfance tout en découvrant la nature, admirer les fleurs, les plaines, les montagnes, les ruisseaux et les fleuves.
Le but aussi, est de visiter des villages qui me rapprochent par le souvenir de mon village tant aimé Sidi Boubeker Zellidja.
Cette année, c’est un village tout particulier qui m’a impressionné, un destin tout aussi tragique mais quand même plus dramatique que celui du mien.

Ce village a connu une fin triste, un anéantissement dont il ne reste hélas plus que les ruines.

Le village ou tout du moins ce qu'il en reste a disparu par la folie des hommes, par la guerre et quelle guerre une des plus terribles ; celle de 14/18, dite aussi guerre des tranchées ou
Encore guerre des positions.

Une guerre meurtrière qui a ravagé une bonne partie de l’Europe et qui a emporté des milliers d’hommes, et de compatriotes dits : Tirailleurs marocains, Algériens, Tunisiens et Sénégalais.

Je visite ces tranchées de l’horreur, des sites théâtres de bombardements intensifs atroces et des charniers qui en disent long sur les boucheries perpétrées dans ces lieux macabres.

Pourquoi l’Homme ne peut il faire la paix sans faire la guerre.
Quand je pense qu’aujourd’hui encore , nous n’avons rien retenu de l’histoire et la sauvagerie des guerres ravage encore et tue des innocents par centaines, par milliers, HONTE A L’HUMANITE !



Ce jour tout au long de cette marche j’ai vu les cicatrices des batailles, j’ai visité ce village dont il ne reste plus que quelques symboles et écriteaux.

Ce village situé dans la Meuse, près de Verdun, s’appelles FLEURY DEVANT DOUAUMONT, il n’en reste plus rien, détruit en 1916, il fut pris repris à 16 fois par les Français et les Allemands.

Des cratères béants creusés par des obus et des bombardements acharnés.
Bizarrement un Maire est toujours désigné pour gérer ce village, enfin! gérer ses ruines, un Maire sans habitants et un Maire sans Mairie ni constructions.
Il reste ça et là quelques indications, quelques signes, ici, fut la maison du facteur, ici, celle du Maire, là-bas une ferme, plus loin une école….

Longeant ce territoire macabre, je tombe sur un terrain d’une grande superficie et d’une tristesse incroyable.
A perte de vue, les tombes de 15.000 soldats identifiés.
Un site impressionnant où règne un silence de recueillement.
Ce site est « L’ossuaire de Douaumont » près de Verdun qui garde les traces de cette maudite guerre de 1914 /1918.
Cette bataille de Verdun a duré 300 jours ( 21 février 1916 fin décembre 1916) elle a causé 378 777 tués et blessés du côté français dont 162 062 tués et 330 000 côté allemand dont 143 000 tués.

Cet Ossuaire de Douaumont réunit dans un même repos les restes non identifiés de 130 000 soldats.

Lors de la visite du cimetière regroupant les 15 000 soldats identifiés je fus surpris de ne pas voir les tombes de compatriotes quand mon regard fut soudain attiré par des tombes sans croix et disposés différemment.
Bien sûr ce sont les tombes musulmanes qui doivent comme le veut la tradition être disposés face à la mecque.
Je me rapproche et là sur des centaines de mètres des Marocains, des Algériens, des Tunisiens ; des Sénégalais et même des Tonkinois muslmans.
Ce sont bien entendu ce qu’on appelait vulgairement la chair à canon ceux qui ont connu le même destin que les pauvres poilus des tranchés avancées.

Des écriteaux signalaient les noms ; les grades et le corps d’armée de rattachement.
En haut écrit en Arabe : AL MARHOUM
En bas une phrase lourde ce conséquence : Mort pour la France.

Quelques politiciens devraient venir faire un petit tour de ce côté-là, relire l’histoire de la France et enfin vérifier le sacrifice consenti par de nombreux soldats venus se battre pour la France ET SANS VISAS…

 

Publié dans histoire

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